SCALP, de Hugues Micol

Dans « Scalp », Hugues Micol raconte l’épopée mortuaire de John Glanton et de son gang de mercenaires à la frontière américano-mexicaine sur plus de 180 pages en noir et blanc.

Le goût du sang

Dans les années 1830 à la frontière américano-mexicaine, une bande de tueurs sans foi ni lois va semer la terreur. A leur tête, un certain John Glanton, qui conclura un pacte avec le diable. D’abord Texas Ranger, il s’auto-proclamera chef d’un gang de mercenaires qui chassera les indiens et tous ceux qui se mettront en travers de leur chemin, sans aucune distinction. Leurs chevauchées macabres sont connues dans tout l’Ouest car elles ont une particularité : ils scalpent leurs ennemis.

Tiré d’un livre de Samuel Chamberlain intitulé « My confession recollection of a rogue », « Scalp » est une course effrénée contre la mort où tout est réuni pour que la violence soit présente tout le temps.
Massacres, beuveries, viols : plus on avance dans la lecture, plus on laisse des cadavres derrière soi, et les pages devenaient ainsi des tombeaux pour les ennemis de Glanton.

Des massacres en grand format

Hugues Micol n’a volontairement pas utilisé de cases, les dessins sont libres, s’entremêlent, se superposent parfois, et on plonge littéralement au cœur des scènes de massacre. On est parfois plus sur des dessins primitifs que sur des pages de bande dessinée.

« Je voulais un sentiment de confusion dans les scènes d’action. J’aime bien me surprendre. Je dessine le crayonné d’une page puis, sur la même feuille, celui de la page d’après. A la fin, il reste une espèce de magma informe. A partir de là, avec un pinceau et de la gouache, je sculpte et je compose mes scènes. » (source)

La lecture de « Scalp » m’a fait penser à toute une imagerie, que ce soient les « Inglourious basterds » de Tarantino, certains dessins macabres de Goya, la représentation de la mort dans la représentation collective mexicaine, ou bien encore le thème des gangs. « Scalp » est assez proche, graphiquement et sur le fond, de ce que Micol avait fait pour « Alma », ce webdoc qui parlait d’une jeune femme qui avait passé plusieurs années dans le gang le plus violent du Guatemala (quelques dessins ici)

Informations pratiques

  • Scalp – La funèbre chevauchée de John Glanton et de ses compagnons de carnage
  • Hugues Micol
  • one shot
  • Futuropolis
  • 2016