LA CARTE DES JOURS, de Robert Hunter

En vacances au bord de la mer dans la maison de son grand-père, Richard est intrigué par toutes les horloges dont ce dernier s’occupe. Un soir, il le surprend en train de sortir de l’une d’entre-elles. A quoi servent ces horloges ? Que pouvait-il bien faire dans celle-ci, et pourquoi semblait-il nerveux ?

« La carte des jours » est née d’un amour inconcevable entre le Visage de la Terre et le Soleil. Voulant se rapprocher du Soleil, le Visage menait la Terre à sa destruction, donc les Hommes ont décidé d’enterrer ce dernier dans un dôme dans lequel tout n’est qu’illusion : le soleil est remplacé par un immense lustre accroché au sommet et la nature constituée de boulons, de vis et de rouages mécaniques. L’entrée de ce monde artificiel se fait depuis une horloge dont le grand-père de Franck est le gardien. Mais ce secret, transmis de génération en génération, va être découvert par Richard qui fera la rencontre du Visage. Voulant l’aider à retrouver le Soleil, il va, bien malgré lui, va changer le cours du temps et provoquer le déluge.

Avec « La carte des jours », Robert Hunter nous livre une histoire atypique pleine de poésie.

D’abord le graphisme. Loin d’être naïf, le dessin est basé sur des compositions symétriques, des motifs géométriques et un mode de représentation (la perspective isométrique) qui sous-tend l’opposition entre la nature et sa reconstitution minutieuse et calculée. Robert Hunter utilise aussi beaucoup les frises, les ornements et les motifs géométriques, ce qui renforce encore plus la différence entre le réel et cet espèce d’ « entre-deux mondes » que découvre Richard et qui est une reconstitution artificielle de la nature.

Ensuite les couleurs. Tour à tour explosives, crépusculaires et hypnotiques, les associations chromatiques donnent une ambiance particulière propre à chaque scène et à chaque moment de l’histoire. Et tout comme les images, les textes (je ne parle pas de bulles ici) prennent parfois la place des dessins dans les cases et viennent donner à la page un rythme et une intensité colorée. La composition des cases est différente sur chaque page, ce qui permet à l’auteur de s’exprimer pleinement et ce, sans perdre le lecteur dans la compréhension de l’histoire.

En regardant « La carte des jours », j’ai repensé à certaines silhouettes des images d’Epinal, à David Hockney et sa série des « swimming pools » et parfois à MC Escher pour son dessin basé sur des règles géométriques. Mais j’ai surtout découvert une alternative dessinée toute en finesse et en ornementation, un style à contre-courant qui ne m’a pas laissé indifférent. Et pour ne rien gâcher, les éditions Nobrow ont apporté un soin tout particulier à la qualité de l’ouvrage en général : reliure, choix du papier, rendu de l’impression, finitions…

« La carte des jours » est un « beau livre » en plus d’être une « belle histoire » et Robert Hunter un jeune auteur dont l’univers et le style sont la promesse d’autres belles histoires à venir.

Informations pratiques

La carte des jours

  • La carte des jours
  • Robert Hunter
  • one shot
  • Nobrow
  • 2013

Pour en savoir plus sur Robert Frank Hunter :

Et pour en savoir plus sur les éditions Nobrow

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  1. By L’origine du monde de Robert Franck Hunter | Culture de poche 23 juin ’14 at 20 h 51 min

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