Daytripper fait partie de ces récits difficiles à présenter, car derrière une histoire toute simple se trouve en réalité une réflexion sur la vie, sur la mort, sur les moments clés de notre existence qui nous font évoluer et mûrir. Un pari osé mais réussi par Fábio Moon et Gabriel Bá.
Ecrire sur la mort des autres et rêver de la sienne
Brás de Oliva Domingos est chroniqueur dans un quotidien de São Paulo et travaille à la rubrique nécrologie. Faute d’être un écrivain célèbre comme son père, il écrit sur la vie et la mort des autres.
Mais Brás a un échappatoire pour s’évader un peu de son quotidien : c’est un rêveur. Et ses rêves s’immiscent dans des instants importants/moments clés de sa vie (la rencontre de sa 1ère femme, la naissance de son fils…)
Au fil du récit, rêve et réalité s’entremêlent et chaque chapitre constitue en quelque sorte un fil que les auteurs nous invitent à tirer pour faire vivre à Brás une destinée différente. Toutes ces histoires sont un peu comme les 9 vies que l’on attribue aux chats : elles sont autant de possibilités narratives que les auteurs vont explorer pour donner à l’histoire une direction sans cesse différente. Et au fil des chapitres, les fils se croisent, les histoires se font écho et malgré les flashbacks, le lecteur reconstitue peu à peu toute la vie de Brás (ses moments de bonheur, ses moments de doute…) depuis son enfance jusqu’à l‘aube de sa mort.
A chaque chapitre, la mort de Brás est là pour nous rappeler une certaine fatalité de la vie, une certaine injustice, mais aussi pour nous donner une leçon de vie. Et si l’histoire commence par la mort de Brás de Oliva Domingos, ce n’est certainement pas un hasard. C’est peut-être pour signifier que pour vivre pleinement l’instant présent, il faut déjà avoir été mort.
Informations pratiques
- Fábio Moon et Gabriel Bá
- non (one shot)
- Vertigo
- 2012